On n’écoute pas assez les mots

Les élèves du Lycée de Chamalières ont accueilli Michaël Glück ce lundi 21 mars 2011. Quatre classes ; des approches et des questions très différentes. « J’aime beaucoup ces rencontres avec les élèves car j’ai l’impression d’apprendre autant des élèves qu’eux de moi. La poésie, c’est un jeu avec les mots, les sons. Ce sont les petits enfants qui y sont le plus sensibles. Ensuite, nous entrons dans le monde de la communication. Toute la difficulté est ensuite de retrouver cette langue poétique », nous a-t-il confié.

Michaël Glück, qui se qualifie d’écrivain polygraphe – il a écrit des romans, des essais, des pièces de théâtre en plus de ses recueils poétiques –, a défini la poésie comme une « écriture trouée » qui laisse une large place à l’autre, au lecteur, tandis que l’écriture romanesque vise un idéal de plénitude.

Il a ensuite évoqué sa manière de travailler. Contrairement à ce que pensaient les élèves, la poésie n’est pas une histoire d’inspiration mais demande beaucoup de travail. Six heures minimum par jour à la table de travail. Son point de départ, c’est souvent tout simplement un mot. Ainsi le mot « papillon » que l’on peut faire chanter dans différentes langues, le mot « crâne » qui se prête à de multiples anagrammes, le mot « rêve » auquel il enlève son accent circonflexe pour l’envoyer voyager dans les airs et retrouver « Eve »… Autres outils indispensables à son travail : les dictionnaires et les atlas, qui lui permettent de voyager d’un mot à l’autre.

Pour conclure, Michaël Glück a insisté sur le rôle du poète, qui est d’être un gardien de la langue, celui qui évite que les mots et leurs sens ne disparaissent, mais qui est aussi comme le philosophe, celui qui nous apprend la liberté…

 

Pour info :

Michaël Glück a écrit plus de cinquante ouvrages (essais, pièces de théâtre, romans, œuvres poétiques). Vous pouvez consulter au CDI du Lycée de Chamalières les titres suivants :

– Dans la suite des jours : Le repos aux éditions Lamourier
– Dans la suite des jours : La table aux éditions Lamourier
– Cette chose là, ma mère aux éditions Jacques Brémond
– D’après nature aux éditions