Poésie au masculin… et au féminin…

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Les élèves de seconde et première du Lycée de Chamalières encadrés par leurs enseignants de lettres et une professeur-documentaliste ont rencontré pour les uns Daniel Biga et pour les autres Florence Pazottu mardi 19 mars et mercredi 20 mars au CDI.

Daniel Biga a commencé par leur lire des textes de William Carlos Williams et Antonio Gamoneda. Emportés par ces textes, les élèves de 1ere S1 ont très vite entamé un débat sur la définition de la poésie, la notion d’œuvre et les relations entre poésie, philosophie et politique…
La poésie d’après Daniel Biga peut s’intéresser à tout, parler de tout. « Le poème dit plus que ce que je peux comprendre  »  leur a-t-il d’ailleurs confié avant de leur lire un Haïku du 18e : « Un vieil étang, une grenouille qui plonge. Splash ». Ecrire un poème, et précisément sous la forme du Haïku c’est être dans l’ici et le maintenant, ce qui nous renvoie entre autres aux philosophies orientales… Des Haïkus, c’est précisément ce que les élèves de seconde 5 avaient écrit après avoir étudié ses oeuvres et le poète les a mis en voix avec plaisir…
Il a aussi tordu le cou à l’idée de chef -d’œuvre : « Il n’y a pas de chefs-d’œuvre ; il n’y a que des créations. On écrit des poèmes pour donner du bonheur, donner en –vie »a-t-il rajouté. C’est une des raisons pour laquelle la forme classique ne peut plus, selon lui, être utilisée ou alors en la détournant…

La forme, c’est en revanche un élément important dans l’œuvre de Florence Pazzottu qui a rendu hommage aux alexandrins de son enfance dits par un de ses maîtres de CM2- alexandrins qui l’ont amené à choisir la poésie comme mode d’expression. « Ce poème je n’y avais rien compris mais il m’avait bouleversée. Il faut lire des choses qu’on ne comprend pas. » leur a-t-elle conseillé. Un poème pour Florence Pazzottu c’est une construction et elle a d’ailleurs montré aux élèves le « livre » sur lequel elle commence à écrire ses poèmes, un exemplaire de Zadig de Voltaire qui, par un défaut d’impression ne contenait que des pages vierges…et qui est maintenant rempli de ses brouillons, réécritures… « Tout poème d’une certaine façon reste inachevé. Je travaille mes textes jusqu’au dernier moment » a-t-elle dit, même si elle ne regrette aucun de ses mots une fois publiés…
La forme, la construction, ce peut être aussi pour Florence Pazzottu l’exploration de nouvelles formes poétiques, entre autres le poème-vidéo. ..

« La poésie, c’est la traversée impossible d’un sens dont ne sait rien d’avance. »

Florence Pazzottu a ensuite répondu aux questions plus précises des élèves sur les œuvres qu’ils avaient étudiées  : La place du sujet sur le quartier du panier à Marseille réalisé avec le photographe Giney Ayme pour les élèves de 1ere ES1 et Petite, des textes qui parlent de « la part intacte de son enfance » pour les élèves de seconde 2.

Le thème s’y prêtant, les élèves avaient eux aussi écrit des poèmes sur leur enfance … qu’ils ont bien voulu lui lire…

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Pour aller plus loin :
Les œuvres de Florence Pazottu et de Daniel Biga à découvrir au CDI du Lycée de Chamalières

Florence Pazzottu
Alors (Flammarion)
L’inadéquat (le lancer crée le jeu) ( Flammarion)
La place du sujet (L’Amourier)
La tête de l’homme (seuil)
Petite (L’Amourier)

Daniel Biga
Bienvenue à l’Athénée ( l’Amourier)
Capitaine des myrtilles (L’amourier)
Le sauvage des quatre chemins (le castor astral)
L’Afrique est en nous (L’Amourier)

Et aussi , d’autres rencontres :
La semaine de la poésie du 16 au 23 mars 2013 à Clermont Ferrand
http://babylone4.auvergne.iufm.fr/poesie/